Dans un secteur de la santé en constante évolution, la technologie apparaît aujourd’hui comme un puissant moteur de changement, même si cela n’a pas toujours été le cas. Traditionnellement, les innovations IT ont souvent eu du mal à y trouver leur place, mais les récents événements ont changé la donne. À l’occasion d’un webinaire intitulé « Overcoming IT Pain Points to Advance the Clinical Experience », Doug McDonald et Ryan Smith, d’Extreme Networks, ainsi qu’Evan Kirstal, grand nom de la tech B2B, se sont intéressés à la manière dont les soins aux patients en sont venus à dépendre si fortement des infrastructures réseau. Ils expliquent également en quoi la résorption de la dette technique peut constituer la première étape d’un renouveau du secteur de la santé. Examinons les principales conclusions de cette session très instructive.

Le nouveau souffle de la santé

Le secteur de la santé évolue rapidement, sur fond d’approche beaucoup plus large et inclusive de la prestation de soins. Il ne s’agit plus seulement de traiter ou de guérir des patients, mais d’offrir à tous une expérience globale. Cette idée témoigne d’une prise de conscience que la notion de soins ne se limite pas à l’enceinte d’un hôpital ou d’une clinique et que l’ensemble de l’écosystème, du personnel administratif jusqu’aux soignants, joue un rôle essentiel dans la prise en charge des patients.

Au-delà des problématiques médicales habituelles, il est urgent d’accorder toute leur place aux avancées technologiques qui peuvent soutenir et stimuler cette évolution.

Les acteurs du secteur réalisent d’ailleurs à quel point ce changement de paradigme influe sur leurs choix en matière d’investissement. Le rôle de la technologie ne se limite plus aux diagnostics et aux traitements. Elle contribue également à garantir aux patients une expérience plus homogène, efficace et centrée sur leurs besoins.

Pour donner une nouvelle vitalité à tous les acteurs de santé, il est donc essentiel de se dégager des cadres traditionnels. Cela implique de s’intéresser à l’ensemble du parcours des patients, d’optimiser tous les points de contact et de veiller à ce que la patientèle et les familles aient accès aux meilleures technologies et infrastructures, au-delà des seuls enjeux médicaux. Bien loin d’un simple effet de mode, il s’agit d’un tournant majeur pour tout l’univers de la santé.

L’enjeu d’une fonction IT affaiblie

Il reste toutefois un long chemin à parcourir. Et l’un des principaux freins réside dans l’incapacité de la fonction IT à accompagner cette évolution. Un réseau inefficace, c’est un peu comme une artère bouchée qui, sans une intervention rapide, empêche toute circulation. Cette image illustre bien l’importance du réseau IT, qui permet d’assurer la fluidité des soins.

Le problème d’engorgement n’est pas limité à certains cas isolés. Tous sont concernés. Pour de nombreux acteurs de la santé, les obstacles sont tels que l’efficacité en pâtit et que les nouveaux projets IT prennent un retard parfois irrattrapable. Or, beaucoup de ces initiatives ont vocation à améliorer la qualité des soins et la productivité du personnel soignant. Et les répercussions se révèlent encore plus importantes si l’on tient compte de la dépendance croissante à

l’égard de technologies telles que l’IA et le Machine Learning. Car même les outils les plus avancés ne peuvent fonctionner sans un réseau reposant sur une solide infrastructure IT.

Par ailleurs, cet essoufflement de la fonction IT n’est pas qu’une question technique, elle a également une incidence concrète et tangible sur l’expérience des patients, qui attendent légitimement des soins sans faille de la part des établissements de santé. Toutefois, comme le soulignent les intervenants du webinaire, lorsque la colonne vertébrale du système (c’est-à-dire l’infrastructure IT) est défaillante, l’expérience de la patientèle est directement affectée, ce qui génère souvent de l’insatisfaction ainsi qu’un stress inutile.

Plus on se projette vers l’avenir, plus la nécessité de disposer d’un support et d’une infrastructure IT solides apparaît comme une évidence. À mesure que la santé poursuivra sa mue digitale, nous devrons en effet veiller à ce que les technologies et les outils utilisés puissent fonctionner sur une assise infrastructurelle solide. L’investissement dans l’IT n’est pas une fin en soi : il doit s’inscrire dans une volonté d’offrir aux patients la qualité de soins qu’ils sont en droit d’attendre. Le problème, c’est que le secteur reste confronté à une importante dette technique.

Gérer la dette technique dans le secteur de la santé

Le spectre de la dette technique, qui évoque de coûteux remèdes à court terme au détriment d’une stratégie IT plus globale et plus cohésive, ne cesse de croître dans le secteur de la santé. Dans un contexte où la demande numérique explose, sur fond de pénurie de personnels soignants et informatiques, les responsables IT sont contraints de trouver des solutions dans l’urgence, au risque de négliger les besoins

de l’infrastructure à long terme. Le webinaire décrit ce scénario de manière saisissante et évoque une « ligne rouge » au-delà de laquelle la dette technique peut générer des failles de sécurité, voire une défaillance critique du système. Ces problèmes ne peuvent pas être résolus rapidement, particulièrement lorsqu’il s’agit de remplacer des infrastructures complexes à l’échelle de plusieurs sites.

Les perspectives d’avenir se révèlent toutefois encourageantes. En s’inspirant de solutions déployées dans d’autres secteurs, les établissements de santé peuvent réellement sortir de l’impasse par le haut. Ainsi, les acteurs de la santé ont tout à gagner de s’inspirer de l’industrie ou du secteur de la distribution, où le réseau est la clé de voûte opérationnelle. Ce regard externe leur permettra de voir ce qui se fait ailleurs et de reproduire ces pratiques d’excellence pour s’acquitter de leur dette technique et favoriser la résilience de leur environnement IT.

Perspectives d’avenir

Côté investissements IT à court terme, le webinaire confirme la notion selon laquelle le réseau constitue une ressource stratégique des établissements de santé, comme le confirment 93 % des personnes interrogées. Les dirigeants du secteur commencent à se rendre compte de l’importance vitale d’un réseau robuste, au même titre que les services de première nécessité comme l’eau et l’électricité.

Il est toutefois curieux que cette prise de conscience s’accompagne d’une diminution inquiétante des effectifs IT, qui affecte mécaniquement la productivité du personnel soignant. Cette contradiction est un enjeu de taille auquel les responsables du secteur de la santé doivent s’attaquer de front.

Mais la situation n’est pas désespérée. On peut en effet se réjouir que 25 % des personnes interrogées privilégient désormais les investissements dans la croissance et l’expansion du réseau. Ces résultats suggèrent à la fois une reconnaissance du rôle essentiel du réseau et une réelle volonté d’aller de l’avant.

Vers une hiérarchisation des besoins

À l’heure où le secteur de la santé poursuit sa transformation digitale, l’importance d’un réseau puissant et efficace, sous-tendu par une infrastructure solide, ne fera que croître à l’avenir. En ce sens, le webinaire sonne comme autant de rappels aux défis et opportunités qui nous attendent. Plus nous avançons, plus il devient clair que le réseau n’est pas seulement un enjeu IT : c’est la « base de la pyramide » sur laquelle s’érigera l’innovation médicale de demain.

Transformer vos prestations de soin, c’est commencer par faire de votre réseau l’ossature stratégique de votre organisation.  Pour déterminer votre prochaine étape, nous vous invitons à consulter ces ressources.